Golden Hearts

Les jeunes cœurs d’or sont les plus faciles à briser,

Mais les plus longs à briller,

Avachis, Recueillis, explosés,

Dans la Nuit, Au grand Jour,

Libérés.

Silentium

Pour le Silence, déterminer le point de rupture faisant de la tension un ennui

Le sanglot du Chat Bouté hors de lui.

Dur dur d’être à la cool pour toujours, pour les petits êtres/chats solitaires abandonnés dans leurs cages à créer à jamais.  Ils jouent tous seuls avec leurs jouets, tournent la tête de tout côté, le souffle court et/ou puissant ; tournent en rond petit-patapon, tuent des feuilles jolies à coups de crayon, déchirent le ciel de leurs cris, défoncent du poing leurs clic/clac/clouc, détalent dans la rue l’œil en furie, pour pleurer enfin dans leur petit lit papa/douleur, leurs oreilles saignant au gré des inflexions de cœurs orthodoxes.

1/4 de 4/4 please.

18/05/2011 : 25 ans

Cher Dieu,

Pour mon 1^er quart de siècle, je voudrais :

-Une main mécanique en bois de cerisier qui me caresse matin/midi et/ou soir, en cas d’impossibilité lié à mon schedule très serré.

- Un synthéthiseur des années 80 avec tous les plus beaux sons chantant joies et désespoirs plastiques.

- Un empêcheur de spasmes cardiaques en cas d’exposition prolongée + ou - voulue à des kick/snares trop compressés à hauteur de 160 BPM de moyenne.

-Un punching ball, pour pouvoir foutre toute ma rage d’enfant abandonné dedans.

- Des cheveux noirs, voire roux, ou blonds et/ou châtains, assez près de moi le soir parfois, souvent ?

- Un appareil permettant de fusionner avec les nuages blancs en grand nombre.

-Une maison rouge près de Stockholm, voire Moskba. Une résidence secondaire sur une île paumée de la méditérannée, avec rochers brûlers et/ou italienne fine et assez menue, avec yeux marrons clairs, voirs verts, tâches de rousseur + cheveux châtains, qui me fasse rire et/ou pleurer, et/ou espérer/obtenir, pour être refusé à nouveau, dans une tourniolade sans fin exquise mais éreintante.

- Une fratrie/hologramme toujours là.

-La possibilité de côtoyer des enfants ( ?!).

-La croyance en un  papa et une maman heureux.

- Un diamant noir, une chaîne en cristal.

-Une grotte dans les cévennes.

-Un talkie-walkie pour pouvoir communiquer avec les gens physiquement présents sans avoir à leur adresser directement la parole afin de ne pas subir leur regard.

-Un souffle régulier dont je n’ai pas conscience.

-Une descendance possible digne de ce nom, à savoir pas très digne, plutôt vachement classe/drôle/intelligente/loufoque/rien à foutre/ super sérieux.

-Un ghetto blaster pour pouvoir danser la bourée avec mes amis proches, au bord de l’anal-sein-martin.

- Une pulsion de vie pas trop puissante afin qu’elle ne se transforme pas trop trop en pulsion de mort.

- Des rêves pop, sans poursuites dans couloirs sans fin, sans meutres en masses.

- La pérennisation définitive d’un esprit à jamais enfantin.

- L’aquisition progressive, sans brusquerie, d’une sagesse gagnée au prix d’une expérience/souffrance véritable.

-Un grand rectangle de plexiglas.

- 1 tonne de de tomates séchées, 300 kilos de pickles, 45 kilos de hareng en boîte suédois, 45 tonnes de riz gluant, 4567 tonnes de chocolat noir 80%, éclats de cacao inclus…+ Du Perrier à l’infini, avec pas mal de Thé Vert, et quelques patatas fritas soigneusement choisies parmi toutes celle élaborées au cours de grandioses buffets de familles assomants.

- Pouvoir fusionner avec la beauté innomable des choses qui me touchent, en particulier les nuages et les arbres après avoir fermé les yeux quelques temps.

Bon je sais, je t’en demande beaucoup. Mais fais un effort ! Entends ma plainte et tais-toi pour toujours, afin que je réfléchisse à la vanité de mes vœux.

 

Sydney

LE TOURISME

Le tourisme repose sur une mystification : celle de croire que l’herbe est plus verte ailleurs, alors qu’elle est jaune partout. Le sage est sage partout, donc mieux vaut rester dans son pays. Et à vrai dire, mieux vaut rester dans sa ville, car les autres contrées du pays ne valent pas mieux. Et à vrai dire, mieux vaut rester dans son quartier, car les autres quartiers de la ville ne valent pas mieux. Et à vrai dire, mieux vaut rester dans son appartement, car les autres appartements de la ville ne valent pas mieux. Et à vrai dire, mieux vaut rester, si on en a la chance, rester dans sa chambre, car les autres pièces ne valent pas mieux. Et à vrai dire, mieux vaut rester dans lit, car les autres coins de la chambre ne valent pas mieux. Et à vrai dire, mieux vaut s’enfoncer dans son lit jusqu’ à pénétrer le matelas pour peut-être tomber par terre, sous le lit, où il n’y a pour sûr pas d’herbe du tout. Alors putain, mieux vaut aller bouffer tout ce qu’on peut d’herbe brûlée dans le monde si l’on veut pas crever tout seul sous un lit troué, comme une chienasse affamée.

La maison de la peur.